Un incroyable exemple de courage et d'obstination.
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Depuis les années 70, un homme du nom de Jadav Payeng a cultivé une forêt pour réduire les conséquences de l'érosion sur l'île de Majuli, au nord de l'Inde. La grande étendue d'arbres couvre désormais plus de 550 hectares... Parfois, il suffit d'un seul homme pour réaliser un exploit qui restera gravé dans les mémoires de nombreuses années. Jadav Payeng le sait bien. Depuis 1970, cet homme originaire de l'île de Majuli, en Inde, cultive sans contrainte à lui tout seul une véritable forêt. De ses deux mains, l'inconditionnel amoureux de la nature a ainsi bâti une vaste étendue de végétaux qui fait désormais plus de 550 hectares.
Située sur le Brahmapoutre, l'île de Majuli s'est formée au XVIIe siècle et abrite aujourd'hui une population de 150.000 habitants, c'est aussi la plus grande île fluviale du monde. Mais ce record est menacé par un important phénomène d'érosion. En effet, la superficie totale qui était de 1.250 kilomètres carrés au milieu du XIXe siècle a été réduite de plus de sa moitié : en 2001, l'île ne couvrait plus qu'une surface de 421,65 kilomètres carrés. Selon les estimations, l'île pourrait avoir disparu d'ici 15 à 30 ans si l'érosion se poursuit au même rythme.
"Forest man"
Pour essayer d'endiguer le phénomène causé notamment par l'acidification des océans, Jadav Payeng a consacré sa vie à planter des arbres au seul moyen de ses deux mains. L'aventure a débuté sur l'un des bancs de sable de l'île, où le forestier de profession, a planté un premier arbre puis un autre et un suivant. L'idée était astucieuse et assez audacieuse. En effet, les arbres sont des éléments naturels pour contenir les effets de l'érosion grâce à leurs racines. Mais aussi un moyen ingénieux pour servir de coupe-vent, et ainsi, limiter la réduction de la taille des plages de sable par le vent.
Aujourd'hui, quelque quatre décennies plus tard, la forêt de Jadav Payeng couvre plus de 550 hectares. À titre de comparaison, l'étendue végétale façonnée par le forestier est désormais plus grande que le Central Park de New York et ses 341 hectares !
Baptisée "forêt Molai", celle-ci est devenue tellement riche et dense, que des populations d'animaux sauvages, y compris plusieurs espèces en voie de disparition, s'y rendent régulièrement. "115 éléphants y vivent pendant trois mois chaque année", explique Payeng dans un documentaire qui lui est dédié. "Dans ma forêt il y a aussi des rhinocéros, des cerfs et de tigres. Après 40 ans, nous avons également vu des vautours de retour dans la région", affirme t-il. Face à une telle histoire, le cinéaste canadien William Douglas McMaster n'a pas hésité à réaliser un documentaire retraçant l'histoire de cet incroyable personnalité, "humble, passionnée et philosophique au sujet de son travail". "Payeng a déjà montré l'exemple que si une seule personne peut réaliser une telle plantation, alors pourquoi pas les autres ? [...] Si ce genre de projet peut être mis en œuvre, progressivement dans une rivière, puis dans une autre, dans tout le bassin du Brahmapoutre, j'espère qu'avec cette reforestation, nous pourrons résoudre le problème des inondations et de l'érosion à grande échelle", indique le Dr Arup Kumar Sarma de l'Indian Institute of Technology Guwahati.
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