Petite initiation à la musique indienne.

Pas facile, la musique indienne pour nos oreilles d'Occidentaux...

Alors commençons par quelques notes venues du Rajasthan et par un peu d'histoire.

L’histoire de la musique indienne remonte à l’Antiquité. Les traditions transmises de génération en génération pendant des centaines d’années ont lentement évolué. La musique classique indienne s’est divisée, à partir du XIVe siècle, en deux traditions : au nord, la musique hindoustani influencée dans ses formes et son esprit par la musique arabo-persanne importée par les envahisseurs musulmans à partir du XIIIe siècle; et au sud la musique carnatique réputée d’une plus grande « pureté » car peu marquée par des influences extérieures.

Jusqu’au milieu du XXe siècle, les musiciens étaient au service d’un grand temple ou d’un prince. Ils ont très longtemps été proches du pouvoir et dans une position sociale honorifique; le film de Satyajit Ray, Le salon de musique (1958) témoigne de cet âge d’or; aujourd’hui ils peinent à vivre de leur art. Le mécénat, très développé en Inde, permet l’accès à la musique à toutes les couches de la société. De la même manière, l’enseignement traditionnel sous forme de relation privilégiée entre maître et disciple reste gratuit.

Le räga est le concept fondamental de la musique indienne. Élaboré vers le Xe siècle, il vise à susciter pour le musicien comme pour les auditeurs, des émotions particulières en évoquant des états d’âme et des sentiments spécifiques. Chaque râga se rattache à un moment de la journée ou de la nuit, à une origine géographique et à une saison particulière. Il y en a des centaines. Chaque râga a une phrase musicale connue qui indique la manière dont il faut l’interpréter, en donnant l’ordre précis des notes. Les musiciens composent alors de courts refrains à partir d’elle, et en déclinent toutes les variations possibles. Cette improvisation ne signifie pas qu’ils jouent n’importe quoi, car il y a des règles très strictes sur la manière d’improviser, et bien des musiciens apprennent par cœur des passages entiers, afin de pouvoir s’en servir à dessein.

 Les musiques carnatique et hindoustani, interprétées par de petites formations de trois à six musiciens, utilisent nombre d’instruments similaires. L’un des instruments de musique de l'Inde le plus connu est le sitar (instrument à cordes d’assez grandes dimensions) avec lequel le soliste interprète le râga.

En Inde du Nord, des concerts de qawwali (musique de dévotion soufie) sont donnés dans des mosquées ou dans des salles. Autre genre radicalement différent, la musique filmi est tirée des grands succès de Bollywood.

 


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